vendredi 14 mars 2014

El-Atlas TV, faut-il en pleurer?

Je me sens piégé par cette histoire de la télévision El-Atlas,
parce que je suis partagé entre une indignation légitime, celle du journaliste épris de liberté, et une colère non moins légitime à l'égard des patrons de la chaîne qui m'ont privé, en tant que journaliste, de l'honneur insigne de figurer parmi les victimes collatérales d'un acte de censure. Je m'explique : le 18 décembre dernier, les patrons de la chaîne, à savoir MM. Hichem Boualouche et Tarek Yahiaoui, décident brusquement de mettre la clé sous le paillasson. Sur le moment, le jeu consistait à faire porter le chapeau à la présentatrice du J.T en français (pré-enregistré), à cause d'une erreur stupide (l'était-elle vraiment) de diffusion d'un prémontage (qui aurait agrémenté le bêtisier de fin d'année) au lieu de la version finale du J.T. Quelques jours plus tard, les deux responsables de la chaîne, tout en ressassant leur rancœur contre la présentatrice du J.T, m'ont informé qu'ils suspendaient momentanément la diffusion, "parce qu'il n'y avait plus d'argent". Ce qui aurait achevé de me convaincre, si je ne l'étais déjà, que s'il y avait préméditation, ce n'était pas du fait de la rédactrice en chef du J.T., hâtivement et mystérieusement élevée à la dignité de bouc-émissaire (quoique biche serait mieux seyant en ce qui la concerne). Nous nous somme donc quittés, sans trop d'animosité, avec la promesse de leur part de régulariser ma situation, et notamment en matières de cotisations sociales pour la période de six mois sur laquelle on s'était entendue. Deux courriels de relance envoyés quelques semaines plus tard sont restés sans réponse, et j'ai compris alors que les deux lascars avaient décidé, au mieux de m'ignorer. En revanche, la chaîne s'est remise à diffuser, avec en vedette un "trail" d'une série américaine à succès "The Walking Dead". Pour moi, cette bande annonce était tout un symbole, en dehors de l'allusion à qui vous savez. Voilà pourquoi je suis furieux contre cette violence qui m'est faite de devoir me solidariser avec "Atlas TV", sachant que ses dirigeants ne méritent pas tant d'égards, et de sympathie, du moins de mon point de vue personnel. Voilà pourquoi je pleure sur la seconde fermeture de la chaîne, et la deuxième charrette de chômeurs en moins de trois mois, et que j'écrase en catimini une larme de crocodile sur le sort, moins incertain, de ses deux responsables.
(Texte publié le mercredi 12 mars 2014 sur Face Book)

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