Épitaphe pour mes cinémas disparus
De tous les cinéma de Bab-El-Oued, seul le Majestic (rebaptisé Atlas) a survécu. Les autres quartiers de la ville ne sont guère mieux lotis. |
La filmographie
de ma jeunesse se rattache à une trentaine de salles de cinéma algéroises, avec
une préférence marquée, naturellement, pour celles de Bab-el-Oued. Chaque film
se rattache à un écran, et vice-versa, tout comme l'ombre d'un acteur ou d'une
enseigne survole encore certains lieux, émergeant de mes souvenirs. Car, ces
salles ont, en majorité, disparu, souvent après une longue agonie, et les
carcasses des survivantes ne valent guère mieux. Les fossoyeurs des salles
obscures ont fait de la capitale une grande nécropole du 7ème art, dont il faudra
un jour raconter aussi l'histoire. Pèlerinage en habit de deuil sur les allées
d'un cimetière aux pierres tombales défraîchies, comme des affiches livrées
trop longtemps aux intempéries et à
l'indifférence.
Le Douniazad : Cette salle, dont la détresse interpelle aujourd'hui les
passants de la rue Abane Ramdane, devrait figurer dans le mausolée du
centre-ville, mais comme on y projetait des films arabes…Le
"Douniazad" était même excentré par rapport aux quartiers populaires
qui nous étaient assignés, mais le voyage était un enchantement pour l'enfant
que j'étais, au début des années cinquante. La salle est fermée depuis
plusieurs années, elle aurait été vendue par sa propriétaire, veuve d'un ancien
président, à un grand industriel qui ne sait plus quoi en faire. Jadis, chaque
fois que j'accompagnais mon père à Alger, nos pas nous amenaient inévitablement
devant le "Douniazad", mais lorsque je faisais mine de m'arrêter, la
rude poigne de mon père m'entraînait plus loin. Il me donnait à peine le temps
de lire les affiches rédigées en arabe qui annonçaient le film du jour. "
Dha masri, dhirith" (c'est un film égyptien, il n'est pas bon) (1), me
disait-il d'un ton sentencieux en Kabyle. Un jour, pourtant, je devais avoir
huit ans, je crois, mon père s'est arrêté juste devant le cinéma pour saluer un
homme, dont j'apprendrai par la suite qu'il était le propriétaire de la salle.
Cet homme que j'allais croiser encore, dans les années qui suivirent, sous le
nom de "Hadj Rougi", à cause de son teint, nous invita à voir le film
qui allait démarrer dans peu de temps. Mon père obtempéra et me poussa devant
lui en m'expliquant que le film en question n'était pas "honteux". Je
compris plus tard que mon père n'aimait pas les films égyptiens parce que les
acteurs de l'époque s'embrassaient. Ce qu'ils ne font plus de nos jours (2), bien
sûr, c'est le progrès ! Mon père, bien que pratiquant, n'était pas un ascète intransigeant, mais il
respectait personnellement certaines restrictions sans les imposer aux autres.
Ainsi lorsque nous avons eu la télévision, après l'indépendance (3), et qu'il
regardait un film de guerre avec nous, il se levait dès qu'il voyait l'acteur
et l'actrice se rapprocher dangereusement l'un de l'autre. Il tapait sur le sol
avec sa canne, en annonçant d'une voix forte :"bon, je vais aller faire ma
prière!". Et sa progéniture, de se laisser aller à des crises de fou-rire
étouffés, en échangeant des regards entendus, sachant qu'il était trop tôt ou
trop tard pour prier. Donc, nous sommes rentrés juste à temps dans la partie
"Ochestre", et nous nous sommes installés dans la dernière rangée du
fond, la première étant entièrement occupée. Mon père craignait, en effet, que
ma petite taille ne me laisse pas le loisir de voir l'écran, à cause des gens
assis devant nous, et il avait vu juste: j'ai regardé tout le film debout, avec
des intermèdes assis pour me reposer. Il faut dire que je ne comprenais rien au
langage du film, et que les sous-titres défilaient trop vite pour mon niveau en
français. Mais je me souviens qu'il s'agissait d'un homme riche et beau, selon
les critères égyptiens, c'est-à-dire médecin, corpulent et portant moustache,
qui abandonne famille et situation pour une autre femme. À la fin, on le voit
errer, en guenilles et hirsute, devant son ancienne villa, et regarder à
travers les grilles ses enfants jouant dans le jardin, sous le regard de leur
maman. Comme prévu, il n'y a pas eu un seul baiser, ni avec la légitime, ni
avec l'éphémère maîtresse qui a abandonné le mari volage dès qu'elle a su qu'il
n'était plus en mesure de lui assurer le train de vie promis. C'est Youssef
Wahbi qui interprétait le mari séduit et abandonné, et on a dit plus tard que
l'acteur qui était une vedette à son époque se refusait à embrasser ses
partenaires à l'écran. Personnellement, j'ai des doutes concernant cette
version : est-ce que ce ne sont pas plutôt les actrices qui refusaient de se
laisser embrasser, même en simulation, par Youssef Wahbi?
Farid et Peter Cushing
Le "Nedjma" : c'est pour vous dire que l'acteur Youssef Wahbi n'avait rien à voir, de près ou de loin, avec Alain Delon. D'ailleurs, il n'avait aucune suite dans les idées, puisque du clochard solitaire que j'ai laissé au "Douniazad", il m'est revenu en "Bach Mouhandiss", plus vieux et franchement imbuvable. Toutefois, le "Bach Mouhandiss" du "Nedjma" est resté riche puisque solidement amarré à son épouse, et à sa fortune. Beaucoup moins humain qu'au "Douniazad", ce Youssef Wahbi-là voulait empêcher le mariage de sa fille, interprétée par Meriem Fakhreddine, avec un chanteur promis à la gloire, mais sans le sou, Farid Al-Atrache. Le chanteur n'était pas beau, et toute tentative de "voir" en lui un séducteur relevait de la cécité, comme le proclament les canons classiques de l'amour. Entre Farid Al-Atrache, et Peter Cushing qui passait en alternance dans les films d'épouvante au "Nedjma", on n'était pas vraiment dépaysé. Mais dès quand Farid ouvrait sa bouche pincée et qu'il lançait ses trémolos, c'était l'extase ! Je parle, bien sûr, de nous, les plus jeunes qui ignoraient encore le tour de cochon égyptien qu'il nous avait joué en brûlant l'escale algérienne, lors de son voyage en tapis volant (4). Mais quelle voix ce type, même s'il a suborné parait-il une de nos jeunes filles, pour en faire une danseuse vedette de son spectacle. On redescendait vers "Zoudj Ayoune" en s'essayant à reprendre la chanson "Ana oua enta l'wahdina" rythmée par le trot du cheval attelé à la carriole des amoureux. Le "Nedjma", il fallait une sacrée grimpette pour y aller à partir de la base kabyle de "Zoudj-Ayoune", où cousins proches et lointains se retrouvaient dans l'un des hôtels-dortoirs du quartier. Les gens étaient, en général fauchés, mais quand il y avait un film de Farid Al-Atrache, et plus tard de Abdelhalim Hafez, Mokrane, Ali, ou "Maurice" (5), se débrouillaient toujours pour payer la place à "l'étudiant" que l'étais. On projetait aussi des westerns au "Nedjma", les années cinquante ont été une période faste pour les Ronald Reagan, Randolph Scott, Glen Ford, etc. Mais ce n'était pas franchement le temple du western, puisque j'ai connu ce temple, le vrai, par la suite, et dans mon quartier de prédilection, Bab-el-Oued. Mais n'anticipez pas, et faites confiance à votre guide !
L'Odéon : cette salle pouvait ressembler à tout, sauf à un cinéma. D'abord le lieu : "L'Odéon" était située dans un cul-de-sac accessible par un escalier, en bas à droite du marché de la place de Chartres, quand vous veniez de la rue du même nom (l'ancien bien sûr). C'était le vrai cinéma populaire pour ceux qui habitaient la Haute et Basse Casbah, et le prix des places variait, en fonction du préposé au contrôle des tickets. Du côté du balcon, impossible de tricher, mais en bas des escaliers, vous pouviez vous payer un film pour la moitié, voire le tiers du prix officiel. En général, les films, westerns et tout-venant, dataient de plusieurs années, et avaient fait plusieurs tours de circuit, mais il y avait parfois des exceptions. C'est là, O providence des jeunes cinéphiles, que j'ai vu mon premier western, le seul, le vrai, l'unique qui a fait de moi un passionné du genre, jusqu'à la fin des temps, ou l'extinction du genre. Oui, c'est dans ce cinéma qui ne payait pas de mine, mais qui a sombré pavillon haut à mes yeux que j'ai vu "Bronco apache". Le film racontait l'histoire d'un indien apache qui refusait de se rendre et de gagner la réserve où allaient être parqués le grand chef Géronimo (6) et les membres de sa tribu. J'ai revu le film, avec Burt Lancaster dans le rôle de l'indomptable "Massai", une dizaine de fois sans jamais me lasser, et toujours avec le sentiment de le voir pour la première fois. J'allais en voir des westerns, après "Bronco apache ", mais aucun ne l'a égalé même si de la Bazetta à El-Biar, j'ai vu défiler des troupeaux de bisons, et assisté à la charge de Sitting-Bull contre Custer à Little Big Horn. Et puis, nous avons eu plus tard d'authentiques chefs-d'œuvre comme "Le train sifflera trois fois", "La rivière sans retour", "Les Cheyennes", ou encore "Little big man", mais aucun n'a réussi à détrôner "Bronco Apache".
L'embuscade du père…
Le
Plaza : Le cinéma le plus cher à mon cœur, sans doute parce que plus proche
de mon domicile. On allait au "Plaza" quand on était lassé des petits
et grands films que projetait Le "Suffren", en contrebas, à longueur
de semaine et d'ennui inégalement partagé. Quand je repasse devant le
"Plaza", je revois Glen Ford, sans son attirail de cowboy, et
affrontant dans "Graine de violence", une bande de méchants gamins du
lycée où il enseignait. Il gagnait à la fin comme dans ses films
"cowboy" où il remportait tous ses duels, à l'exception de "3H10
pour Yuma", où il jouait un dangereux bandit. Je me souviens aussi très
nettement du petit drame que nous avons vécu, mon copain Mohamed et moi, aux
premiers jours de l'indépendance, à la sortie du cinéma "Plaza". Nous
venions de voir, en soirée, un film du même genre que "Graine de
violence", mais avec Alan Ladd, en professeur se battant avec une canne
contre des voyous. Surprise ; au moment où nous arrivions à la hauteur de
l'usine "Ronda" (7), près du cimetière d'El-Kettar, nous sommes
tombés nez à nez, avec le père de Mohamed brandissant une canne imposante; une
vraie embuscade! Sans un mot, il a poussé son fils devant lui, et il l'a
ramené, presque au pas de course à la maison. Dès la fin de l'été, Mohamed qui
avait à peine 19 ans (il me dépassait de deux ans) se retrouvait marié.
J'appris plus tard que le délateur officiel du quartier l'avait dénoncé à son
père comme l'un des soupirants de la dame de "mœurs légères" qui
venait de s'installer dans le même immeuble. En réalité, la dame était
simplement une jeune fille mariée contre son gré à un homme de l'âge de son
père. Elle aussi avait cru légitime de proclamer son indépendance vis-à-vis de
son vieux mari. Elle apprendra plus tard que l'indépendance n'était pas pour
tout le monde, puisque l'époux sénile ne tardera pas à faire valoir ses droits
de propriétaire. Bref, le "Plaza" a été rebaptisé "Tamgout"
au lendemain de l'indépendance, et je préfère penser que c'est en hommage à la
beauté de cette région de Kabylie qu'en commémoration des rudes batailles qui
s'y droulèrent. Toujours est-il que le "Plaza" avec son toit ouvrant,
définitivement hermétique, a eu une longue agonie aussi, en un combat inégal.
Les batailles contre la cellulite des matrones se déhanchant furieusement dans
se travées, ont eu raison des derniers pans d'écran d'un cinéma devenu
"salle des fêtes". Tristes fêtes, et agapes sans lendemains. A-t-on
jamais vu une noce se célébrer sous des dalles funéraires ? C'est ainsi
Mesdames que vous piétinez des kilomètres de pellicules, en vous trémoussant
devant un écran, suant le deuil. Des excuses, oui, il y en a toujours. On en a
encore plus quand on n'a pas vu au "Plaza", le grand Elvis Presley,
pape du "Rock and roll ", dans "Bagarre au King
Creole", et "Le Rock du Bagne". Oui, on adorait Elvis, mais on aimait aussi notre
"Rodan le rockiste", comme le proclamaient des inscriptions à sa
gloire sur les murs de l'avenue général Verneau (Askri Ahcène aujourd'hui).
Kamel "Rodan", l'enfant de la "Cité Pérez", inimitable
danseur de "Rock", qui faisait son "Olympia" quotidien dans
la salle de juke-box du quartier, pour ses dizaines de fans. Kamel
"Rodan", mort d'un "coup de soleil", un jour qu'il s'était
trop attardé sur la plage de l'Éden, à se demander pourquoi les mouettes de
l'indépendance (les Tchou-tchou maleh) s'attaquaient aux pigeons de son quartier.
Le Suffren : le vrai temple du
western, du film d'aventures…et des sandwichs aux merguez. Le "Suffren", situé dans la rue du
même nom, tournait sans arrêt, c'était ce qu'on appelait alors un "cinéma
permanent", avec des "petits films" cowboys ou comiques, qui
passaient quasiment en boucle. Il y avait aussi un grand film, c'est-à-dire
plus long, mais c'était selon la disponibilité. En général, ces films-là
arrivaient en deuxième ou troisième semaine à Bab-el-oued, après avoir été
étrennés au "Lux" ou au "Midi-minuit", situés au
centre-ville. Côté films à épisodes, on avait les aventures de "Tom
Mix", "Hopalong Cassidy", ou le "Dernier des fédérés",
ainsi que les gags "téléphonés" de Laurel et Hardy, Bud Abbott-Lou
Costello, et Charlot. Le "Suffren" reste surtout pour moi le cinéma
où j'ai vu pour la première fois, Jack Palance, dans un film costumé, qu'on
appellera plus tard "Péplums". Je l'ai gardé en mémoire parce que ce
film, "El-Tigre" 'est le seul, à ma connaissance, où l'acteur au
visage émacié et au regard acéré, jouait le rôle du héros qui tue tout le monde
sans mourir à la fin. Prédestiné par son physique à jouer les brutes et les
méchants, Jack Palance ne reviendra parmi les gentils qu'à un âge très avancé,
où il ne pouvait jouer que les rôles de grand-père. En tout cas, je suis resté
un fan de Jack Palance, et du personnage de conquistador espagnol lanceur de
dagues qu'il jouait dans "El-Tigre". Au "Suffren", le
spectacle était aussi à l'entrée, là où les deux propriétaires, frères presque jumeaux,
vendaient des sandwichs aux merguez à leur clientèle d'adolescents. Les
sandwichs étaient quelconques, mais leur qualité venait du fait que ceux qui
les préparaient étaient les propriétaires du cinéma. Les deux frères qui
possédaient aussi les deux cinémas, déjà cités, étaient toujours en costume et
cravate, et confectionnaient leurs casse-croutes sans aucune gêne. Pour nous,
voir des gens riches, millionnaires en francs de l'époque sans doute, faire
montre d'autant d'humilité était un spectacle inédit, et presque unique au
monde. Nous savions aussi, par simple intuition, que les deux propriétaires
n'étaient pas mus par le seul appât du gain, même si le souci de rentabilité
n'était pas absent de leur initiative. Je ne me souviens plus de leur nom, mais
j'ai toujours évoqué avec une certaine affection ces deux patrons de cinémas
affairés à leurs fritures de merguez. Puis, un jour, le "Suffren" a
voulu refaire peau neuve, repartir en quête d'une nouvelle clientèle, et il
nous a ramené Joselito, après quelques semaines de travaux. Joselito, c'était
le petit chanteur espagnol prodige qui tournait film sur film à la fin des
années cinquante. Le "Suffren" devint le "Richelieu", et
dans le sillage de "Joselito", se spécialisa dans les films espagnols
en version originale. Les embellissements de la salle écartèrent de fait la
clientèle populaire, la nôtre, pour cause d'augmentation excessive du prix des
places. Durant les derniers mois de la guerre, nous avons donc du nous résoudre
à supprimer le "Suffren" de nos carnets de rendez-vous
cinématographique. Puis vint l'oubli, et le réveil brutal au drame avec le
spectacle des murs encore debout avec rien à l'intérieur, comme un décor de
"Fort Alamo" que le "Suffren" ne projettera jamais. Seule
trace de vie dans ces ruines, un cordonnier qui a squatté un coin de la salle
qui ne s'est pas encore effondré, et qui s'efforce de faire son métier sans se
préoccuper outre mesure de l'histoire des lieux. Et d'ailleurs pourquoi le
ferait-il, alors que le maître des lieux, l'Etat, se soucie comme d'une guigne
d'un tel patrimoine.
Brigitte Bardot trop maigre !
Le
Mon ciné : situé dans la rue Mohamed Boumezrag (ex-Rochambeau), le
"Mon ciné" était la destination préférée des enfants et des
adolescents, à l'occasion des fêtes de
l'Aïd. On y projetait des films du genre fantastiques, comme les
"Godzilla", et "Rodan", animaux mythiques venus du Japon.
Comme pour un cérémonial inévitable, on allait au "Mon ciné" pour
voir ou revoir les deux films cultes du cinéma japonais ainsi que de grands
westerns qui avaient déjà fait le plein de spectateurs, et de recettes,
ailleurs. Mais il est incontestable, aujourd'hui, que le film qui demeure
attaché à la salle est celui d'Audie Murphy, "L'Enfer des hommes". Ce
film revenait à l'affiche avec le cycle de nos fêtes religieuses, occasions
pour nos parents et pour nos proches de montrer qu'ils étaient moins avares
qu'il n'y paraissait. Tous au "Mon ciné", donc, pour voir les
aventures guerrières d'Audie Murphy, un acteur qui jouait son propre rôle,
comme soldat engagé dans la Seconde Guerre mondiale. Le film est arrivé au
"Mon ciné", je crois, en 1957, en pleine guerre de libération, et
donc susceptible de toucher un public sensibilisé. Il était d'autant plus
intéressant qu'il racontait l'histoire d'un homme qui place ses quatre frères
et sœurs dans un orphelinat, à la mort de la maman, et qui s'engage dans la
guerre contre l'Allemagne nazie. Le film a aussi fait une belle carrière dans
les autres salles de quartiers comme "Nedjma", "El-Djamal",
le "Rialto", le "Mignon" etc. Aussi, lorsque l'acteur
américain est venu en Algérie, après l'indépendance, pour repérer des paysages
pour ses westerns, il a été surpris de voir à quel point il était connu. Malheureusement,
un accident d'avion mortel a empêché Audie Murphy de réaliser ses projets pour
l'Algérie. Ce qui est dommage, parce qu'il aurait sans doute contribué à
stopper l'hécatombe, et à sauver les salles qui pouvaient l'être encore. Je
vous ai parlé des sandwichs du "Suffren", mais ce serait faire preuve
d'une impardonnable amnésie que d'oublier les sandwichs aux merguez du
"Mon ciné". Il s'agissait en l'occurrence d'un monsieur qui
stationnait sa petite charrette à bras, et à deux roues, tous les jours devant
le "Mon ciné", juste au bas de marches qui mènent vers l'avenue
Colonel Lotfi. Il faisait cuire ses merguez sur un réchaud à pétrole de
l'époque, avec un art consommé puisqu'il les apprêtait avec une sauce très
particulière, ce qui lui valait une clientèle fidèle. C'est ainsi qu'on allait
au "Mon ciné", non pas seulement pour voir un film, mais aussi pour déguster un sandwich
chez le monsieur à la carriole, je ne me pardonne pas d'avoir oublié son identité.
Il était bon comme ses merguez, et il gardait toujours pour les affamés sans le
sou qui traînaient par là quelques sandwichs gratis. Il avait à cœur de
repartir, en ne rapportant rien de sa marchandise, et en ayant ramassé des
bénédictions à pleins bras. Soyez béni, monsieur là où êtes, et qui doit
certainement ressembler au paradis dévolu aux bienheureux ! Si Brassens vous
avait connu, il n'aurait pas chanté pour "l'Auvergnat", mais pour
vous, dont la charrette stationne, "rue Rochambeau", pour l'éternité.
Le
Beaulieu : pourquoi ce cinéma d'El-Biar vient-il s'insinuer comme un intrus
dans ma liste de Bab-el-oued ? Tout simplement, parce que ce cinéma était
notre destination privilégiée, le jeudi après-midi, lorsqu'on nous étions
potaches au "Lycée franco-musulman de Ben-aknoun" (8). Un jeudi de l'année
1961, nous étions une dizaine à nous rendre dans ce cinéma, attirés par
l'affiche qui annonçait "La bride sur le cou", avec Brigitte Bardot,
du temps de sa splendeur, et avant qu'elle ne vire à ce racisme ordinaire qui
vient, parait-il, sur le tard. Nous avons donc vu le film, qui n'avait pas
comblé notre attente pour ce qui est des promesses habituelles de Bardot, à
savoir un gros plan sur la partie la plus charnue de sa personne. Bref, elle ne
nous avait rien montré alors que nous n'étions venus que pour ça. Le lendemain,
vendredi, nous avions cours de "Fiqh" à la première heure, et notre
éminent professeur nous demanda quel film nous étions allés voir. Après avoir
écouté deux ou trois d'entre nous exposer leur opinion sur le film, mais sans
s'attarder sur la frustration qui avait été la nôtre, le distingué
"Cheikh" attaqua son cours qui portait, hasard du calendrier, sur le
mariage. D'ailleurs, ça l'énervait parfois de nous entendre glousser, lorsqu'il
évoquait des détails très particuliers, comme les conditions physiques
nécessaires à l'aptitude au mariage. C'est du "Fiqh", crétins, et si
vous voulez que je le nomme dans votre langage de préau, allons-y : le défaut
de langue qu'il avait en prononçant le mot le plus court de l'arabe dialectal
nous plongeait dans une hilarité sans pareille. Mais il savait tenir sa classe,
et très vite il mettait fin à l'intermède en nous faisant revenir à des choses
plus sérieuses, même s'il restait sceptique sur nos liens avec le rituel et le
sacré. Nous avons donc refermé la page Brigitte Bardot, mais le lundi suivant,
à huit heures, et avant d'entamer son cours, notre professeur nous plongea dans
l'étonnement : "vous savez, j'ai été voir votre film là, "la bride
sur le coup", elle n'est pas extra cette Brigitte (il prononçait
Bridhitte) Bardot. D'abord, elle est trop maigre." Et il fit un signe de la main, comme pour couper court à
toute discussion. Sans le savoir, le "Cheikh" venait de se hisser, à
nos yeux, sur la plus haute marche du podium de l'affection et du respect qu'on
peut ériger à un de nos enseignants. J'ai choisi de ne pas donner son identité,
parce que, de nos jours, il arrive trop souvent que le feu engendre de la
cendre, et qu'on puisse faire fi de l'héritage essentiel légué par un homme, sa
matière grise.
Le
Majestic : devenu "L'Atlas", après l'indépendance, le cinéma a eu
quelques belles années avant de renoncer aussi, et de supprimer son écran pour
laisse la place aux musiciens et à leurs instruments. Alors qu'il était encore
"Majestic", quelques mois après l'indépendance, le cinéma a programmé
"Ben-Hur", avec Charlton Heston, mais par erreur semble-t-il,
parce qu'il a été très vite retiré de
l'affiche. On disait du film qu'il faisait l'apologie d'Israël et du Sionisme,
tout comme les "Dix commandements" (9) qui l'avaient précédé? On a
su, et appris, plus tard, que c'était la faiblesse des Arabes qui faisait la
force d'Israël, et non pas "Ben-Hur" ou Charlton Heston. Toujours
dans les années soixante, "L'Atlas" a accueilli un film de Abdelhalim
Hafez, réintégré dans notre estime, après la crise de jalousie qu'avait
suscitée l'engouement de nos filles pour sa personne. Le film s'appelait
"Abi fawk al-chajara" ("Mon père sur un arbre"), mais il
racontait une tout autre histoire, avec la belle Nadia Lotfi, qui avait détrôné
Souad Hosni, dans le cœur du "rossignol brun". Pour autant, on
préférait qu'il s'intéresse aux charmes, si évidents, de Nadia Lotfi, plutôt
qu'à la séduction discrète de nos jeunes filles, que l'indépendance récente
rendait encore plus attirantes. Mais je préfèrerais plutôt évoquer pour vous
"Le Majestic" de l'année de mes treize ans, et des mes premiers
émois. C'est précisément l'objet de ces émois, ma petite voisine espagnole de
deux ans ma cadette, mais dominatrice, qui avait persuadé ses parents de
m'inviter à la première époque des "Misérables", le film de Jean-Paul
Le Chanois. C'était la première fois que j'allais au cinéma avec mon amie,
appelons là Juliette par commodité, et j'en étais tout remué. C'était aussi la
première fois que j'entrais au "Majestic", et j'étais très
impressionné par la taille et les décors de la salle. Quant au film, ou
devrais-je dire sa première partie, je ne m'en suis guère souvenu, par la
suite, tout occupé que j'étais à écouter le bruit assourdissant des battements
de mon cœur. Je me suis toujours demandé
d'ailleurs si ce ne sont pas les signes trop visibles de ma vive émotion qui
ont incité les parents de mon amie à ne pas renouveler leur invitation pour la
2ème époque, une semaine après. Cette 2ème époque ratée,
je l'ai portée, en attendant, comme un fardeau, et ce n'est que dix ans plus
tard, que j'ai pu voir "Les Misérables", en totalité. Hélas, je
n'avais plus le même regard ni les mêmes battements de cœur. Aujourd'hui, seul
Aït-menguellet peut encore susciter de l'émotion dans les travées de
"l'Atlas". Mais, si le film peut aider la chanson, la chanson ne peut
rien pour le cinéma, surtout quand son cas est désespéré. Malgré tout, l'espoir est permis, me
chuchote-t-on de la cage du souffleur.
Le
Lynx : pour les anciens, "Le Lynx" s'est appelé d'abord
"Le Bijou", et il était doté d'une avancée ou scène permettant
d'organiser des galas musicaux et des concerts. Puis, les propriétaires ont
procédé à sa rénovation en le consacrant au cinéma exclusivement. Inutile de le chercher, ou de d'essayer de
retrouver ses ruines à l'angle des rues Boukhezar (ex-Montaigne) et Rozetti.
Pour ceux qui connaissaient les lieux, c'est une placette qui remplace
désormais le cinéma, une aire de jeu anonyme pour laquelle nous suggérons cette
plaquette en guise de nom : "ci-git Le Lynx". De cette manière, les
enfants du quartier qui jouent ici sauront que leurs grands parents et leurs
parents avaient mieux que la télévision pour se distraire, avant que des
adultes bornés ne "crèvent" leur écrans. Le balcon du
"Lynx" était sombrement éclairé à souhait pour les jeunes couples qui
avaient les moyens de se payer deux heures de solitude à deux, sans être vus.
Les autres, se contentaient de se tenir la main, et de se caresser du regard,
en arpentant l'allée jouxtant le "Monoprix", en contrebas, sur
l'avenue. Ce "Monoprix" avait remplacé un autre cinéma célèbre de
Bab-el-oued, "Le Trianon" qui était arrivé en fin de vie, parait-il,
ou ne faisait plus recettes. "Le Lynx" n'a pas profité longtemps de
la disparition de ce concurrent, mais il nous a fait découvrir de grands films,
comme "Le Train sifflera trois fois", avec Gary Cooper, ou encore
"Les frères Karamazov", avec l'acteur chauve Yul Brynner. C'est là
aussi, que nous avons vu, pour la première fois, l'acteur français Lino Ventura
qui venait d'abandonner le "catch" pour le cinéma, avec "Le
Gorille vous salue bien". Hasard de l'histoire, c'est un comédien du
quartier, Roger Hanin, qui prendra la relève de Lino dans la suite de la saga.
Le Marignan : je l'ai gardé comme mausolée de clôture, parce que "Le Marignan", situé dans l'actuelle rue El-Khettabi, c'était d'abord un des écrans les plus larges du pays, puisqu'il s'étendait d'un bout à l'autre de la salle. J'y ai vu, entre autres, mon premier film en "Vista vision", "La prisonnière du désert", avec John Wayne et l'inoubliable Nathalie Wood, ainsi qu'un autre chef d'œuvre "Règlement de comptes à OK Corrail". L'écran du "Marignan" était magnifique et les fauteuils d'orchestre étaient tellement bien répartis en pente douce, vers l'avant, que les gens de petite taille comme moi bénissaient l'auteur de l'ouvrage. On y a projeté aussi, selon le même procédé, "Le dernier train de Gun-Hill", et surtout un film qui avait fait accourir tous les jeunes des cités "Orgueil et passion", avec Frank Sinatra et Sophia Loren. Pour la jeunesse d'un pays en pleine guerre de libération, voir des gens se battre contre des français, en s'alliant contre des Anglais, pour libérer leur pays était une bénédiction. C'est ce que faisait le héros espagnol, interprété par Frank Sinatra, et ses patriotes pour mettre fin à l'occupation de l'Espagne par les Français. Le siècle importait peu, seul le symbole et le contexte comptait à nos yeux. Après ce film, je n'ai plus laissé un seul film de Sinatra me passer sous le nez, avec une préférence marquée pour "L'Inconnu de Las-Vegas". Dans la semaine qui a suivi le cessez-le-feu, "Le Marignan" a failli causer ma perte, et celle de mon copain Chabane. Il n'aimait pas les westerns, mais je l'avais persuadé de m'accompagner pour aller voir "El-Perdido", avec Kirk Douglas qu'il avait déjà vu avec moi dans "Les Vikings", et qu'il appréciait. C'est après la sortie du cinéma, vers 5h de l'après midi, que le pire a failli nous arriver. En voyant une foule déchaînée s'acharner a coups de pieds et de bâtons sur un homme jeté à bas de sa vespa. Instinctivement, nous avons compris que c'était la bande du fameux "Jésus", un tueur sanguinaire de l'O.A.S. Chabane et moi avions déjà éprouvé nos capacités de coureurs, face aux "Gardes mobiles", lors des manifestations en décembre à la "Cité Chevalier. Mais ce jour là, je vous jure que nous avons du battre tous les records de vitesse de la place des trois horloges jusqu'au poste de "Zouaves" installé en face de l'écurie de la rue "Averroès". Nous venions d'échapper à une "ratonnade", mais avec l'insouciance de notre âge, et la certitude de la victoire proche, nous nous sommes mis à vitupérer contre ce réalisateur qui faisait tuer un grand acteur (Kirk Douglas) par une espèce de shérif grassouillet et gauche (Rock Hudson). J'apprendrai plus tard que ce réalisateur qui avait fait mourir Douglas était Robert Aldrich, celui de "Bronco Apache" !
Le Marignan : je l'ai gardé comme mausolée de clôture, parce que "Le Marignan", situé dans l'actuelle rue El-Khettabi, c'était d'abord un des écrans les plus larges du pays, puisqu'il s'étendait d'un bout à l'autre de la salle. J'y ai vu, entre autres, mon premier film en "Vista vision", "La prisonnière du désert", avec John Wayne et l'inoubliable Nathalie Wood, ainsi qu'un autre chef d'œuvre "Règlement de comptes à OK Corrail". L'écran du "Marignan" était magnifique et les fauteuils d'orchestre étaient tellement bien répartis en pente douce, vers l'avant, que les gens de petite taille comme moi bénissaient l'auteur de l'ouvrage. On y a projeté aussi, selon le même procédé, "Le dernier train de Gun-Hill", et surtout un film qui avait fait accourir tous les jeunes des cités "Orgueil et passion", avec Frank Sinatra et Sophia Loren. Pour la jeunesse d'un pays en pleine guerre de libération, voir des gens se battre contre des français, en s'alliant contre des Anglais, pour libérer leur pays était une bénédiction. C'est ce que faisait le héros espagnol, interprété par Frank Sinatra, et ses patriotes pour mettre fin à l'occupation de l'Espagne par les Français. Le siècle importait peu, seul le symbole et le contexte comptait à nos yeux. Après ce film, je n'ai plus laissé un seul film de Sinatra me passer sous le nez, avec une préférence marquée pour "L'Inconnu de Las-Vegas". Dans la semaine qui a suivi le cessez-le-feu, "Le Marignan" a failli causer ma perte, et celle de mon copain Chabane. Il n'aimait pas les westerns, mais je l'avais persuadé de m'accompagner pour aller voir "El-Perdido", avec Kirk Douglas qu'il avait déjà vu avec moi dans "Les Vikings", et qu'il appréciait. C'est après la sortie du cinéma, vers 5h de l'après midi, que le pire a failli nous arriver. En voyant une foule déchaînée s'acharner a coups de pieds et de bâtons sur un homme jeté à bas de sa vespa. Instinctivement, nous avons compris que c'était la bande du fameux "Jésus", un tueur sanguinaire de l'O.A.S. Chabane et moi avions déjà éprouvé nos capacités de coureurs, face aux "Gardes mobiles", lors des manifestations en décembre à la "Cité Chevalier. Mais ce jour là, je vous jure que nous avons du battre tous les records de vitesse de la place des trois horloges jusqu'au poste de "Zouaves" installé en face de l'écurie de la rue "Averroès". Nous venions d'échapper à une "ratonnade", mais avec l'insouciance de notre âge, et la certitude de la victoire proche, nous nous sommes mis à vitupérer contre ce réalisateur qui faisait tuer un grand acteur (Kirk Douglas) par une espèce de shérif grassouillet et gauche (Rock Hudson). J'apprendrai plus tard que ce réalisateur qui avait fait mourir Douglas était Robert Aldrich, celui de "Bronco Apache" !
Bien
sûr, il me restait deux ou trois pierres tombales à vous montrer dans ce décor
sépulcral : sachez que le "Variétés" et "La Perle" servent,
quand cela est possible de salles des fêtes ou de réunions politiques. Le
"Rialto" a eu un sort moins funeste, puisqu'il a été transformé en
caserne de pompiers, sans avoir eu à souffrir du bruit assourdissant des sonos,
les jours dits de réjouissances familiales. Quant au reste de la ville, et du
pays, ils ne valent guère mieux, même si Bab-el-Oued n'a pas besoin d'El-Kettar pour ressembler à un grand
cimetière. Sans doute, vous posez-vous la question de savoir, si en maigre
compensation de tous ces cinémas détruits, on a pu en réaliser quelques-uns. Je
n'ai pas de connaissances précises là-dessus, mais je peux vous assurer que
même un manchot se planterait le doigt dans l'œil s'il s'essayait à ce pénible
exercice.
A.H.
1) Sur le moment, je n'arrivais pas à comprendre comment on pouvait
aimer Nasser, dont il parlait avec orgueil et fierté, et détester les films
égyptiens, notamment ceux de Farid Al-Atrache. J'ai mieux saisi quand j'ai
connu les cheminements personnels du premier et du second.
2) Eh oui, il y a eu une époque où Abdelhalim Hafez et Souad Hosni
s'embrassaient à bouche que veux-tu, sans que les barbus de l'époque ne
s'offusquent. Aujourd'hui, les amoureux se serrent la main ou s'embrassent sur
la joue. Il est même recommandé au jeune premier de serrer la main de l'actrice
qui joue le rôle de sa mère. C'est plus conventionnel. Hypocrites va !
3) J'aime l'indépendance pour ce qu'elle m'a apporté, en compensation
du malheur d'avoir de mauvais gouvernants, et c'est, entre autres, la
possession d'un téléviseur.
4) Il s'agit de sa célèbre chanson "Bissat-Errih" (Tapis
volant) dans laquelle il citait tous les pays dits arabes, en oubliant l'Algérie.
Un affront que les Algériens n'oublieront pas, eux, en l'accueillant par des
jets de tomates (Zoudj douros -10 centimes le kg sain à l'époque) lors de son
unique concert à Alger.
5) Ceux qui ont fréquenté le cercle Taleb Abderrahmane, dans le temps,
ont certainement rencontré ce "Maurice", jongleur facétieux et
diabolique, qui a eu ses moments de gloire, et qui est décédé dans le plus
complet anonymat.
6) En fait, le film ne rendait pas justice à Géronimo, comme le fera
plus tard le cinéma, et surtout le livre "Pleure, Geronimo" écrit par
un indien cherokee, Forrest Carter.
7) Usine qui fabriquait des sandales de caoutchouc à dessus bâchés,
avec des œilletons pour les lacets. Ont servi dans certains maquis lorsque le
contrôle des militaires français sur le commerce des "pataugas" est
devenu plus rigoureux.
8) Ancien lycée bilingue Français-Arabe, supprimé après
l'indépendance. On parlait à l'époque, et en langage colonialiste,
d'enseignement "franco-musulman". Les anciens élèves sont appelés
aujourd'hui "Médersiens", terme plus seyant, et moins anachronique.
9) Film réalisé en 1958, avec sa fameuse ouverture de la Mer rouge,
mais aussi ses réflexes de petit blanc, puisque Séphora, l'épouse de Moïse qui
était une nubienne à la peau sombre, était interprétée par une actrice à la
peau laiteuse. Ce racisme d'ostracisé se verra plus tard avec l'arrivée de
Juifs d'Ethiopie, les "Falachas", en Palestine.
OU EST PASSE LE LE RICHELIEU........................
RépondreSupprimerY pas qu'Alger qui a son cimetière. Sétif lui aussi a le sien. Des 4 salles de cinémas qui existaient,il n'en reste plus aucun
RépondreSupprimerCher ami Ahmed,
RépondreSupprimerton article m'a transporté loin dans le temps. Toutes les salles de cinéma que tu a évoqué, je les visitées, je me suis remémorer ma belle jeunesse, oui belle jeunesse, parce que ces salles de culture étaient notre seconde école, on appris et vu des milliers de films faits par de grands cinéastes du monde? Ahhhhhh la nostalgie! merci infiniment pour ces sublimes souvenirs, mille fois mercis.........